Agonistes du GLP-1 dans le traitement de l’obésité : bénéfices, risques et rôle de la bio-impédancemétrie

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Gildardo Uribe Gil
ND- MgSC, Phd (c) en SP

L’obésité est une affection complexe qui touche des millions de personnes dans le monde, les projections de l’OMS indiquant qu’environ 4 milliards d’adultes vivront avec un surpoids ou une obésité d’ici 2030. En plus des impacts métaboliques et cardiovasculaires, l’excès de graisse corporelle est associé à de multiples comorbidités qui affectent la qualité de vie. Dans la recherche de solutions thérapeutiques efficaces, les agonistes du récepteur du peptide-1 de type glucagon (GLP-1R) se sont révélés être une option prometteuse pour le traitement de l’obésité, avec des effets positifs sur le contrôle du poids et la régulation métabolique (Wang et al., 2023).

Bien que l’utilisation de ces médicaments se soit révélée bénéfique pour la réduction du tissu adipeux, des recherches récentes ont indiqué qu’ils pouvaient également affecter la masse musculaire, ce qui a d’importantes implications cliniques. Une diminution de la masse musculaire peut compromettre le métabolisme de base, le fonctionnement physique et la régulation de l’homéostasie énergétique, en particulier chez les populations vulnérables telles que les personnes âgées ou les personnes souffrant de maladies métaboliques sous-jacentes (Celis-Morales et al., 2024). En raison de cet impact sur la composition corporelle, le suivi de l’évolution des patients par bioimpédance électrique (EBI) est devenu un outil fondamental pour évaluer la qualité de la perte de poids et optimiser les processus d’intervention thérapeutique (Roca-Rodríguez et al., 2017).

Les agonistes du GLP-1, tels que le liraglutide et le semaglutide, agissent sur le système nerveux central en régulant l’appétit et en prolongeant la sensation de satiété, ce qui contribue à réduire l’apport calorique. De plus, ces médicaments modulent la sécrétion d’insuline et diminuent la production de glucagon, ce qui favorise l’homéostasie du glucose et un meilleur équilibre énergétique (Drucker, 2018). Des études récentes ont montré que les patients traités avec des agonistes du GLP-1 peuvent connaître une réduction significative de la masse grasse, accompagnée d’une amélioration de la sensibilité à l’insuline et d’autres paramètres métaboliques. Cependant, il a également été rapporté que la perte de poids incluait une diminution concomitante de la masse musculaire, ce qui pose des défis pour le maintien de la santé à long terme (Evans & Cummings, 2024).

La perte musculaire associée à l’utilisation d’agonistes du GLP-1 peut être attribuée à de multiples facteurs. Tout d’abord, la réduction drastique de l’apport calorique peut entraîner un déficit énergétique prolongé, limitant la disponibilité des protéines essentielles à la synthèse musculaire. En outre, il a été suggéré que ces médicaments pouvaient influencer la sécrétion d’hormones anabolisantes, affectant ainsi la préservation du tissu maigre. La diminution de l’activité physique due à la réduction de l’appétit et les changements dans la perception de l’énergie peuvent également contribuer à ce processus. En outre, certaines études ont rapporté des altérations de la distribution de l’eau, avec des modifications de l’équilibre entre l’eau intracellulaire et extracellulaire, ce qui pourrait affecter la qualité structurelle du muscle (Hong, 2019 ; Uchiyama, 2023). Sur le plan clinique, la réduction de la masse musculaire induite par ces médicaments peut avoir des conséquences importantes. Une diminution du métabolisme basal peut affecter la capacité de l’organisme à maintenir l’homéostasie énergétique, tandis qu’une réduction de la fonctionnalité physique augmente le risque de fragilité et de diminution de la mobilité. Il existe également un risque élevé de développer une obésité sarcopénique, en particulier chez les patients plus âgés et ceux qui présentent des troubles métaboliques préexistants. Il est donc essentiel que les traitements au GLP-1 soient complétés par des stratégies nutritionnelles appropriées et un programme d’exercice structuré afin de préserver la masse musculaire et d’assurer une composition corporelle saine (Wilding, 2021).

Conclusions

Les agonistes du GLP-1 ont changé le paradigme du traitement de l’obésité en offrant une alternative pharmacologique efficace pour la réduction du poids. Toutefois, leur application nécessite une évaluation minutieuse afin de garantir la préservation de la masse musculaire et de la fonctionnalité métabolique du patient.

Le suivi à l’aide d’outils avancés tels que la bioimpédance, associé à des stratégies nutritionnelles et à une activité physique adéquate, permet d’optimiser l’intervention thérapeutique et de garantir des résultats durables dans la prise en charge à long terme de l’obésité.

Références

  1. Celis-Morales, C., Guerrero-Wyss, M., & Carrasco, F. (2024). Efecto de los fármacos análogos de GLP-1 en la pérdida de masa muscular en pacientes con obesidad. Revista Médica de Chile, 152(8), 932-945.
  2. Drucker, D. J. (2018). Mechanisms of action and therapeutic application of glucagon-like peptide-1. Cell Metabolism, 27(4), 740-756.
    Evans, W. J., & Cummings, S. (2024). Weight Loss–Induced Muscle Mass Loss. JAMA, 332(16), 1394.
  3. González-Ortiz, M., Martínez-Abundis, E., Robles-Cervantes, J. A., & Ramos-Zavala, M. G. (2011). Effect of exenatide on fat deposition and a metabolic profile in patients with metabolic syndrome. Metabolic Syndrome and Related Disorders, 9(1), 31-34.
  4. Hong, S. (2019). The impact of GLP-1 receptor agonists on muscle mass in obesity treatment. Obesity Reviews, 20(5), 805-815.
  5. Nauck, M. A. (2004). Glucagon-like peptide 1 (GLP-1): a potent gut hormone with a possible therapeutic perspective. Acta Diabetologica, 35(2), 117-129.
    Roca-Rodríguez, M. M., Muros de Fuentes, M. T., Piédrola-Maroto, G.,
  6. Quesada-Charneco, M., & Tinahones, F. J. (2017). Lixisenatida en pacientes con diabetes tipo 2 y obesidad: más allá del control glucémico. Atención Primaria, 49(4), 294-299.
  7. Uchiyama, T. (2023). GLP-1 receptor agonists and sarcopenia: A review of current evidence. Journal of Endocrinology, 238(3), 567-580.
    Wang, J.-Y. et al. (2023). GLP-1 receptor agonists for the treatment of obesity: Role as a promising approach. Frontiers in Endocrinology, 14, 1085799.
  8. Whyte, M. B. et al. (2019). Lixisenatide reduces chylomicron triacylglycerol by increased clearance. Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, 104(2), 359-368.
  9. Wilding, J. P. H. (2021). GLP-1 receptor agonists and muscle preservation in obesity treatment. Diabetes, Obesity and Metabolism, 23(7), 116-124

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